Friday, October 24, 2014

Stanley Lucas aka Haitiens Toupatou, l’homme des occupants.

Stanley Lucas, l’homme des occupants.

par JOEL LEON, PHILADELPHIA

«Le racisme est une dévalorisation d'autrui afin d'en tirer quelque avantage.» Albert Memmi

 

L´Occupation de Cité Soleil
 

Mépris et haine pour Haiti

Le racisme n’est donc pas une simple survivance du passé. Il s’agit au contraire d’une production permanente et systémique de la société impérialiste, les représentations héritées du passé étant reformulées et réinvesties au service d’intérêts contemporains. C’est bien la société qui, au présent, continue de produire des « Chimè » au sens politique du terme : des « gens en dehors », des « sujets » qui ne sont pas étrangers au sens juridique mais ne sont pas pour autant traités comme des citoyens à part entière.
le racisme et le fascisme ne viennent pas de nulle part, ils ne deviennent des options politiques possibles que si un certain climat idéologique le leur permet - un climat créé et entretenu en grande partie par le discours des élus, des grands médias et des intellectuels.

Traduction libre
 

Stanley Lucas, l’homme des occupants.

Pour comprendre le comportement arrogant de Stanley Lucas, l’homme qui a facilité le débarquement des forces étrangères en Haïti, il faut considérer l’environnement politique dans lequel il évolue. 

On se souvient du rapport mensonger de la Centrale d´Intelligence Américaine, CIA, sur l’état mental du président Jean B. Aristide, alors en exil en 1992 sous l’administration de George Bush père. Le dit rapport avait fait mention que le président souffrait de troubles mentaux d ‘après des sources médicales canadiennes. Rapport qui s’est révélé faux, en fait qui n’a jamais existé d’après les responsables canadiens. A cette époque la section « Amérique Latine et Caraïbes » du département d’état était dirigé par une équipe de Néo-Conservateurs composés d’Elliott Abrams (reconnu coupable par le congres américain dans l’affaire Iran-gate et gracié par George Bush Père), Otto Reich (Le promoteur du coup d’état de 2002 au Venezuela d’après plusieurs analystes)…avec l’appui du Sénateur Jesse Helms (Ultra-conservateur n’ayant pour Haïti que mépris et haine). 

Les huit ans de Bill Clinton étaient durs pour eux, mais en 2001, avec le retour des Néoconservateurs, ils reviennent à la charge. Ainsi, Roger Noriega, Otto Reich et Elliott Abrams se sont mis ensemble pour punir le peuple haïtien. Mais il fallait trouver un aventurier sanguinaire de la trempe de Toto Constant, prêt à tout faire pour une poignée de dollars. Ainsi est apparu sur la scène politique haïtienne, Mr Stanley Lucas. 

En Haïti ce qu’on sait de Stanley Lucas, c’est que ses deux proches cousins et oncles ont participé aux massacres de Jean-Rabel de 1987, qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines de paysans sans terres. Par contre, nul n’a prévu que le champion de judo, le Playboy de Port-au-Prince, l’homme bien vêtu, allait catapulter le pays pour une deuxième fois dans les griffes affûtées des occupants. L’ancien ambassadeur américain, Bryan Dean Curran, a déclaré dans le New York Times que Stanley Lucas est un menteur naturel, lorsqu’il a déclaré et je cite : « Quand Stanley vous dit quelque chose, il est très difficile de déterminer laquelle partie est vraie ». Ainsi il a marché sur les pas de ses maîtres de Washington qui ont créé des accusations mensongères contre des dirigeants progressistes et indépendants haïtiens. Il est intéressant de savoir pourquoi on a fait choix de lui comme agresseur d’Haïti. Max Blumenthal, journaliste indépendant, s´est aussi saisi du sujet, et dit : « quand je demande au directeur de communication d’IRI pourquoi on a engagé Stanley, il a refusé de répondre (…) ». 

L’IRI, institut international républicain est fondé à Washington dans les années 80, avec l´objectif de promouvoir la démocratie sous la présidence de Ronald Reagan. Mais nous savons pertinemment que cette organisation existe pour renverser les régimes jugés trop indépendants par les conservateurs. Ainsi on a vu l’IRI très actif particulièrement en Haïti, au Venezuela et au Cambodge. Haïti est le seul pays dans lequel IRI a eu du succès d’après un officiel américain. Le coup d’état du mois d’avril 2002 au Venezuela a permis au monde entier de voir la main de l’IRI qui a publiquement supporté le coup des grands patrons vénézuéliens. Je dois rappeler aussi que pendant cette période, Stanley Lucas a fait 7 voyages au Venezuela en mission pour l’organisation qu´il représentait en Haïti, toutefois il n’était pas présent au moment du coup. 

Les connections de Mr Lucas aux chefs rebelles du mouvement armé qui a secoué le pays jusqu’au départ d’Aristide et l’arrivée des troupes d’occupation sont clairement déterminées. L’officier d’IRI en Haïti a déclare qu’il n’avait jamais rencontré Guy Philippe, chef de la rébellion armée, et pourtant ce dernier l’a décrit comme un ami qui l’a initié au jeu de pinpong, et d’autres sources ont affirmé qu’ils se sont rencontrés en Equateur au cours de l’année 2001. Dans une interview accordée à « Times magazine », Mr Guy Philippe a dit que les sessions d’éducation politique organisées en République Dominicaine pour les leaders politiques haïtiens se sont tenus à l’hôtel même où il a été hébergé. Il a parlé à Mr Lucas en maintes occasions, Paul Arcelin un autre vendu, a repris les mêmes propos de celui-ci. L´alliance entre la soi-disant opposition pacifique et les groupes armés était logée à la même adresse. 

Nelson Mandela, le sage, a déclaré dans son discours jubilée du 10 mai 2004, que : « Nous voyons comment que les puissants états, qui se disent démocratiques, manipulent les institutions multilatérales aux désavantages et souffrances des états sous-développés ».. C’était d’Haïti qu’il parlait sans le mentionner. Stanley Lucas est l’expression même du complot international contre les petits états comme Haïti. 

Depuis le retour de René Préval, ce Mr Stanley Lucas, est subitement devenu un journaliste politique très prolifique, émettant des idées sur Haïti, sans aucune gêne ni remords. Aujourd’hui, son ambition principale après avoir entraîné les forces d’occupation dans le pays est de mettre Haïti sur la fameuse liste noire du terrorisme international. Il a écrit dans l’un de ces textes que: « The U.S. should reexamine these groups and include them on the overall terrorist watch list. Currently, no Haitian extremist groups are on that List”. (Le gouvernement américain devrait réexaminer ces groupes (lavalas) et les inclure sur la liste du terrorisme international. Actuellement, aucun d’entre eux n’est sur cette liste.) Voilà les déclarations de l’ancien représentant de l’Institut Républicain (IRI) en Haïti et tuteur de l’opposition, qui a dominé la scène politique haïtienne pendant plusieurs années. Il implore les dirigeants américains à placé son pays natal sur la terrible liste noire du terrorisme et semble s’énerver du retard que prennent les autorités du département d’état à le faire. On ne fait pas ces demandes punitives contre un pays qu’on prétend aimer et qui est innocent, nous sommes un peuple révolutionnaire et Rebel, mais terroriste, non. Dans certains milieux, ce comportement est surtout perçu comme un raz le bol, mais en fait il reflète les opinions d’un groupe de déconnectés vivant dans un rêve irréel et parlant avec arrogance et autorité d’une réalité qu’ils ne saisissent pas. Ils avaient souhaité l’occupation d’Haïti, chose faite, mais la main mise espérée n’est pas complète parce qu’il y a eu une conjoncture incompatible à l’idée initiale du contrôle total du pouvoir politique. Actuellement dans la diaspora, ils défendent l’idée d’envoyer plus de marines américains en Haïti, comme si la situation n’est pas assez meurtrière et désespérée. Mouche Stanley kisa peyi a fe w. 

En 1893, Frederick Douglas, alors envoyé américain en Haïti a réfléchi aux multiples entraves que confrontaient le pays, et a cru qu’Haïti peut sortir de cette ambiance d’élégie « sans être réduite en miettes morceaux et sans tomber dans la barbarie », fin de citation. Contrairement a ce que croit Mr Lucas et compagnie, Haïti ne périra pas. 

Joel Leon,
joelleons@yahoo.com,
Philadelphia


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